Dans la presse
Carolin Prauss
Nounou pour chiens
Photo : Gérard Monico |
Vivant à Francfort-sur-le-Main, où elle a grandi, elle fut fille au pair en France, devint titulaire d'un BTS en commerce international, puis enseignante d'allemand pour adultes, contrôleuse technique dans la vente de mobilier de cuisine, puis au chômage. À la suite d'un accident cérébral, sa vue baisse. Elle fait un bilan de compétence et décide alors de devenir éducatrice canine. Elle suit une solide formation, obtient son diplôme et décide de s'installer à Saint-Denis, où elle vit depuis 1991. Elle fait appel à la Boutique de gestion, à l'espace Bel-Air, une structure qui aide les très petites entreprises locales comme la sienne, qu'elle a appelé Caberu.
"Je suis aux chiens ce qu'est une nounou pour les enfants", dit-elle. Car si elle a éduqué des chiens truffiers, de décombres, d'aveugle ou encore de recherche de stupéfiants, elle s'attache surtout à faire en sorte que l'homme et l'animal vivent en harmonie. "Je refuse toute brutalité, comme les hurlements, lance-t-elle d'emblée. Il faut d'abord que le chien soit en bonne santé. Avec son propriétaire, je fais un bilan et je regarde comment il agit avec son chien. Ensuite, je travaille sur le langage et la gestuelle pour qu'il apprenne les règles."
Carolin est intarissable. En fait, elle serait plutôt éducatrice humaine. Elle apprend aux hommes comment être avec leur chien. " Je leur donne un dictionnaire canin, avec une trentaine de mots clés à employer et les gestes qui vont avec. Car il est indispensable que les demandes soient claires. " Elle explique que le chien a une mémoire, qu'il réagit aux encouragements et aux félicitations et, surtout, qu'il est territorial. " C'est pourquoi je travaille partout où il est accepté : rue, parcs, bois. En fait, je suis une sorte de coach qui montre comment faire avec un chien. Il faut lui montrer qu'on est content de lui, alors il recommencera. Le chien est sensible aux émotions. "
Autre question capitale à ses yeux, celle des déjections. " J'apprends aux propriétaires à les ramasser. " Vaste programme. Mais Carolin a encore plein de projets en tête, comme initier les enfants, faire de la prévention en partenariat avec les assurances ("il y a 500 000 mille morsures par an en France") ou encore mettre sur pied une journée du chien. " Ce pourrait être une balade à la fois éducative, civique et conviviale dans le parc de La Courneuve avec des dizaines de propriétaires et leurs chiens. " Ouah !
Benoît Lagarrigue
Journal de Saint-Denis
27 mai 2009